Vidiel’A est un hommage au jeu permanent de la vie, série de commencements, succession du même
toujours différent. Une ode aux débuts. Les débuts qui n’ont pas de fin. Les débuts qui restent des
prémices. Les débuts qui deviennent des longs cours. Les débuts qui ne commencent jamais. Les débuts qui terminent en eau de boudin. Les débuts périmés. Les débuts échevelés. Les débuts rapiécés.
Aller de début en début pour construire un son, un geste, un chant.
Au début de la création de Vidiel’A, il y eu l’envie de travailler Aria, de John Cage. Cette partition est, à la fois dans son écriture et dans sa musique, une succession de commencements. Des sons, des
interjections, des langues différentes, des courtes phrases sans point. Des traits, des courbes, des lignes cassés comme des graphiques qui rappellent des fils de laine colorés. Des sons et des traits qui ne se rejoignent pas, qui forment un tout morcelé.
Tirer les fils de l’Aria, c’est suivre les chemins d’une fantaisie inouïe, s’amuser des multiples voies
possibles et des sentiers surprenants.
Aria est notre point d’ancrage. Pour jouer, comme John Cage, nous avons donc pris le hasard comme point de départ pour toutes les étapes de la création : la scénographie, la musique, l’écriture, l’enchaînement des séquences, la lumière.